2015 : Ralentissement de la dégradation du marché de l'emploi calédonien
Accroissement de la demande, déclin des offres, les principaux indicateurs du marché de l’emploi en Nouvelle-Calédonie ont peu évolué par rapport à 2014, mais un ralentissement de leur tendance est observé.
Depuis ces six dernières années, le profil des demandeurs d’emploi est similaire. Ils plébiscitent les mêmes domaines et plus de la moitié d’entre eux s’orientent sur vingt professions. Du côté des offres, les domaines les plus pourvoyeurs sont identiques. La prédominance d’offres d’emploi non durables est toujours marquée et plus de la moitié des besoins exprimés par les employeurs se concentrent également sur vingt professions. Potentiellement, le vivier de demandeurs permet de répondre quantitativement à une grande partie des besoins. Cependant, en rapprochant ces données des besoins exprimés par les employeurs, un désajustement, essentiellement qualitatif, apparait entre l’offre et la demande d’emploi.
Ralentissement de la hausse du nombre de demandeurs d'emploi. Avec une hausse de 2%, l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi connaît un ralentissement (la hausse était de 11% en 2014).
Demandeurs : un profil similaire depuis 6 ans.
Le profil des demandeurs est identique depuis 2010. C’est une population majoritairement féminine et jeune (56% des demandeurs ont moins de 34 ans). Plus de 2/3 des individus ont un niveau de formation inférieur ou égal au CAP/BEP.
Néanmoins, la part des non diplômés décroit lentement au profit des titulaires du Baccalauréat. Le niveau de formation des demandeurs d'emploi peut fragiliser leur insertion sur le marché du travail car celui-ci ne semble pas en adéquation avec les exigences des employeurs. En effet, 29% des besoins en recrutement recensés lors de l'étude prospective emploi-formation concernent des niveaux de formation supérieur ou égal au BAC+2 alors que seul 10% des demandeurs d'emploi détiennent ce niveau.
L’offre d'emploi :
Selon la publication « Emploi salarié, conjoncture 3ème trimestre 2015 » éditée par l’ISEE, « pour la première fois depuis 1995, l'effectif salarié en Nouvelle-Calédonie connait une légère baisse …» (91 800 salariés recensés à cette période).
Tous les secteurs (privé ou public) sont concernés par cette baisse de l’effectif à l'exception des activités industrielles qui recrutent. D’un point de vue plus conjoncturel, le nombre de licenciements économiques a augmenté en 2015. En moyenne, 16 entreprises licenciaient chaque trimestre 77 salariés (contre 64 en 2014). Les mesures de chômage partiel ont été moins employées. Chaque trimestre, en moyenne 20 individus, étaient contraints, de ne plus exercer leur profession (contre 148 en 2014 et 30 en 2013).
Les entreprises ont pris ces mesures pour des raisons liées à la conjoncture économique, qui ont principalement entrainé un arrêt d’activité. En 2015, la Nouvelle-Calédonie a donc été de nouveau touchée par le ralentissement de l’activité économique.
3 domaines struturent l'offre d'emploi
Avec 44% des offres d’emploi, les domaines de la « Construction, bâtiment et travaux publics », des « Services à la personne et à la collectivité » et du « Support à l’entreprise » demeurent les principaux pourvoyeurs d’emploi du territoire.
Toutefois, leur volume respectif diminue depuis ces trois dernières années.
Ce constat peut être étendu à la plupart des domaines professionnels à l’exception de la « Santé » (le volume des offres croit depuis 3 ans) et du « Transport et logistique » (augmentation du volume en 2015).
55% des métiers du top 20 sont identiques depuis 6 ans.
Les vingt métiers les plus recherchés en Nouvelle-Calédonie rassemblent 38% des offres d’emploi. Ils répondent principalement aux besoins émanant du domaine de la « Construction, bâtiment et travaux publics », de l’« Installation et maintenance » et des « Services à la personne et à la collectivité ». Onze d’entre eux sont présents dans ce classement depuis six ans et deux viennent de faire leur apparition. En effet, ces deux nouveaux métiers correspondent à des besoins clairement identifiés dans l’activité économique du territoire : l’enseignement des écoles suite à l’ouverture de nouveaux établissements et/ou pour maintenir les effectifs ; les soins généralistes infirmiers nécessaires aux besoins des nouvelles infrastructures.
Des difficultés à recruter malgré le vivier existant.
Depuis cinq ans, la moitié des entreprises qui déclarent avoir embauché au cours des trois dernières années a rencontré des difficultés de recrutement. Pourtant, le nombre de demandeurs d’emploi est suffisant pour répondre à la demande des employeurs.
Ce constat laisse donc apparaître une inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi reposant, principalement, sur un désajustement qualitatif.
En effet, concernant les métiers les plus problématiques en termes de recrutement, les viviers de demandeurs d’emploi sont bien présents auprès des services de placement.
Pour exemple, 271 nouvelles offres d’emploi (NOE) ont été déposées en 2015 pour le métier relatif à la « préparation du gros œuvre et des travaux publics » et 1 143 demandeurs se sont positionnés pour exercer cette profession.
Cependant, le « manque de qualification du vivier », le « manque de motivation » et les « difficultés sur les compétences sociales (savoir-être…) » sont les principaux arguments avancés par les employeurs pour expliquer que le vivier disponible ne correspond pas à leurs attentes.
Source : Le marché de l'emploi en Nouvelle Calédonie - IDCNC - Juin 2016
Institut pour le Développement des Compétences en Nouvelle-Calédonie
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